La basse-ville de Québec

Basse-Ville de Québec 1880
BANQ: P560,S2,D2,P300063


Quartier St-Sauveur 1864
ANC: 3623253

Sur cette photo du Quartier St-Sauveur, dans le secteur de la rue de Mazenod et Signaï, j'ai coloré en rouge un bâtiment. Il s'agit d'une corderie. Le bâtiment fait environ 350 métres de long. Il partait de la rue Arago ouest jusqu'à la rue Bagot.

Afin de permettre aux gens de passer d'un côté à l'autre, sans devoir faire le tour, on avait construit un escalier qui passait par-dessus le toit. Cet escalier devait se trouver au niveau de la rue Châteauguay, d'où la déviation actuelle de cette rue au coin de la rue Signaï.


Basse-ville incluant Halles Jacques-Cartier (milieu de la photo] et hôpital de la Marine (au fond à gauche] 1870
BANQ: P600,S6,D1,P0108


Basse-ville de Québec 1925
BANQ: P600,S6,D1,P41


Boulevard Langelier 1895
BANQ: P585,D14,P1 (ma colorisation)

Le premier nom de cette rue était "Chemin de l'Hôpital-Général" parce qu'il conduisait de la rue St-Vallier à l'hôpital. En 1850, le Chemin de l'Hôpital-Général devient la rue St-Ours, probablement à la mémoire d'une importante bienfaitrice de l'Hôpital Général décédée à l'hôpital et inhumée dans la chapelle.

Après la conflagration de 1866 du quartier St-Roch on décide d'élargir la rue St-Ours pour en faire un coupe-feu entre les quartiers St-Roch et St-Sauveur. En 1895, on divise la rue en deux voies séparées par une bande d'arbres au centre. En 1890, on lui donne le nom actuel.


Boulevard Langelier 2007
ma photo 2007

À l'avant-plan, il s'agit du monument aux morts et aux malades devant l'Hôpital Général.



Hôpital Général en 1945
BANQ: P600,S6,D1,P0132

Non loin de l'Hôpital Général, au coin St-Vallier ouest, St-Joseph ouest et Bagot, se trouve le monument commémoratif aux morts de l'émeute contre la conscription du printemps 1918 .



Monument commémoratif de l'émeute de 1918
ma photo 2013


Plaque installée par la ville de Québec relatant les évènements de 1918.

Au printemps 1918, des évènements tragiques marquent l'histoire de la ville de Québec.

Le 28 mars de cette année-là et pendant cinq jours consécutifs des citoyens et des citoyennes manifestent leur opposition à la mobilisation obligatoire et contre les méthodes prises par les autorités fédérales pour rabattre les conscrits.

Le 1er Avril tout se gâte lorsque les autorités militaires donnent l'ordre aux 1 200 soldats anglophones venus de l'Ontario et de l'Ouest canadien de disperser à la baïonnette les gens rassemblés au centre-ville.

Les cavaliers chargent la foule.

Celle-ci, rassemblée à l'angle des rues St-Vallier, St-Joseph et Bagot réagit en lançant des pierres aux soldats.

Après avoir lu en anglais, l'ordre de dispersion, les soldats mitraillent la foule tuant quatre personnes et blessant soixante-dix autres.

Les quatre québécois tués sont:

Honoré Bergeron, 49 ans, menuisier;
Alexandre Bussières, 25 ans, mécanicien;
Georges Demeules, 14 ans, cordonnier et machiniste;
Joseph-Édouard Tremblay, 20 ans, étudiant à l'École technique.

« Shoot to kill ! » L’ordre, donné en anglais, était clair. Le 1er avril 1918, à Québec, les soldats canadiens tuent quatre hommes du peuple qui manifestent contre la participation obligatoire à la Première Guerre mondiale. Des anglophones vont jusqu’à réclamer la suppression d’un quotidien opposé à la conscription, Le Devoir, et souhaitent voir son directeur, Henri Bourassa, exécuté. C’est comme si la guerre s’étendait ici entre deux langues, deux nations.

À l’occasion du centenaire du conflit mondial, la réédition du récit palpitant de la tragédie survenue chez nous, Québec sous la Loi des mesures de guerre (1918), de l’historien Jean Provencher, s’imposait, d’autant plus que le livre, publié en 1971, était depuis longtemps introuvable. Dans sa préface de l’époque, reprise aujourd’hui avec un avant-propos inédit de l’auteur, Fernand Dumont soulignait déjà l’importance de ce document construit à partir d’archives.

Parlez français!

Il s’agit d’une radioscopie des deux consciences collectives antagoniques qui, depuis la Conquête, définissent le Canada. La Première Guerre mondiale révèle que les Canadiens anglophones, surtout ceux qui remontent vite leurs origines au Royaume-Uni, réagissent comme les sujets d’une grande puissance impliquée dans le conflit : l’Empire britannique.

Ils favorisent, en majorité, la participation militaire de leur pays. Quant aux Canadiens français, séparés de la France depuis un siècle et demi en subissant l’hégémonie britannique, leur désir de combattre l’Allemagne, pour aider l’une ou l’autre des grandes puissances belligérantes, est beaucoup moins ardent.

En 1917, le gouvernement canadien du conservateur Robert Laird Borden établit l’enrôlement obligatoire. La police fédérale poursuit les déserteurs. La réaction québécoise est hostile. Dans la frange libérale autonomiste, on évoque même l’idée d’un retrait du Québec de la Confédération.

C’est dans ce contexte que des manifestations populaires contre la conscription se succèdent dans la ville de Québec au printemps 1918. Ottawa constate qu’agents de police et militaires canadiens-français se montrent, en général, solidaires de la foule, essentiellement de la même origine qu’eux. On fait donc venir des soldats anglophones du reste du Canada pour mater les protestataires.

François-Louis Lessard, le Canadien français le plus haut gradé de l’armée, répond à l’avocat anticonscriptionniste Armand La Vergne, qui défend les manifestants : «J’ai la force et je m’en sers!» Ces mots, mis en évidence par Provencher, l’excellent narrateur, sont ceux de l’Empire britannique, de sa hautaine autorité qui a su fasciner les transfuges de tant de peuples.

Sur la foule, où l’on entendait crier «Parlez français!», les soldats ont tiré, profitant après coup des mesures de guerre adoptées rétroactivement qui leur assureront l’impunité. Les empires ont toujours su défier le temps.

Texte tiré de Le Devoir du 13 septembre 2014, Michel Lapierre, collaborateur


Parc Victoria 1906
BANQ: P547,S1,SS1,SSS1,D1-10


Kiosque au Parc Victoria 1906
BANQ: P547,S1,SS1,SSS1,D1-10


Serre chaude du Parc Victoria 1897
BANQ: P585,D12,P7


Vue aérienne du Parc Victoria en 1947
Photo tiré du site Québec Urbain #0405-1a

En 1897, l'aménagement du Parc Victoria nécessite d'importants travaux. Cent mille chargements de cendres de "grattures de rues" et de fumiers pour rehausser le niveau de la berge. Des quais sont aménagés en divers endroits pour empêcher l'érosion. La terre est ensemencée de gazon, une centaine de saules sont plantés et des sentiers sinueux sont tracés. Une serre chaude, un restaurant et une tour d'observation sont construits pour agrémenter le site.

Le parc Victoria, acquis des religieuses de l’Hôpital Général de Québec, par la ville, en avril 1896, était une presqu’île qui formait, avec celle de la Pointe-aux-Lièvres, le grand méandre de la Saint-Charles. Le parc, d’abord nommé en l’honneur du maire Simon-Napoléon Parent, est inauguré le 22 juin 1897, le jour même du 60e anniversaire du couronnement de la reine Victoria dont il prend ce nom. L’aménagement paysager a été dessiné par Sébastien Siné, jardinier en chef de la ville.



Parc Victoria 2007
ma photo de 2007

Parc Victoria 2007
ma photo de 2007

Les deux arbres dans la photo ci-dessus sont soutenus par des supports de métal parce qu'à l'origine ils étaient en bordure d'un bras de la rivière St-Charles.

Lors de l'aménagement de la rivière St-Charles, autour des années 1970-1980, cette partie a été complètement remplie.

Note personnelle: Avant l'assèchement des bras entourant le parc, les gens accédaient au parc, entre autre par le pont Parent. (l'autre pont si je me souviens bien ce serait le Pont Lavigueur) maintenant à une voie et qui n'est plus basculant. Jadis tous les ponts étaient basculant ou tournant pour permettre le passage des bateaux à marée haute. Il paraît que les bateaux probablement des bateaux à fond plat pouvaient se rendre jusqu'à la rue de Marie-de-l'Incarnation.)Lors de la construction de l'école Cardinal-Roy, (je pense, en 1963 dans mon cas, nous, étudiants de St-Sauveur devions utiliser ce pont même si la rivière était asséchée à cause de la voie ferrée active qui y demeurait. D'ailleurs, on voit ce pont et cette voie ferrée et une partie du pont au-dessus de la rivière sur la photo de l'hôpital Général en 1945 (dernière photo de la colonne de gauche).

Avant l'assèchement, en été, il n'était pas rare de voir d'immenses rats courir à ciel ouvert, par temps sec, et des odeurs nauséabondes ne rendaient pas cet endroit invitant.

Avec l'assèchement des bras entourants le parc, lors du premier aménagement de la rivière Saint-Charles, on a fait perdre à ce parc sont cachet insulaire. De plus, on y a construit une patinoire centrale "L'OTJ" ( je suppose, ça n'existe plus en 2017), la Centrale de Police, un stationnement, un stade de baseball, (paraît-il très beau et très agréable) et deux écoles réduisant ainsi considérablement sa superficie. Ces modifications dérogent aux ententes à l'origine de l'acquisition de cette terre en 1896, des soeurs de l'Hôpital Général.